Chaque vendredi, la NBA fait un point sur l’évolution de son classement des meilleurs joueurs de la ligue en course pour le trophée de MVP, et la dernière mise à jour donne Nikola Jokic en tête derrière SGA et Embiid. Cependant, l’actualité de ces derniers jours alimentent de nombreux débats autour de ce classement : l’absence prolongée d’Embiid qui le rend inéligible à ce trophée, relance le sujet des 65 matchs sur 82 ; les dernières prestations de SGA et de Giannis qui remettent en cause le classement actuel et l’intervention de l’homme à travers le vote est-elle impartiale ?
On vous explique notre démarche :
Pour fermer toutes ces interrogations qui sont largement légitimes, nous avons tenté de modéliser à partir des données mises à disposition par la ligue, un mécanisme permettant de révéler les meilleurs joueurs sans intervention de votants afin d’être sur une nomination sans parti pris. Pour que nos lecteurs puissent apprécier et critiquer le résultat de notre travail, nous devons dans un premier vous détailler notre démarche :
1. Les données utilisées sont arrêtées au 31 janvier 2024 ;
2. Nous avons intégré deux garde-fous pour définir le périmètre de travail :
- En s’inspirant de la règle de 65 matchs joués sur un total de 82, nous avons décidé de retenir uniquement les joueurs ayant participé à plus de 79% des matchs de leur franchise ;
- Nous estimons qu’un MVP doit être avant tout un scoreur. Alors, nous avons choisi de conserver tous les joueurs marquant plus de 19 points par match. Nous aurions pu mettre ce « cut » à 20 unités mais nous avons privilégié le chiffre 19 car il reste encore l’autre moitié de saison à venir et nous souhaitons avoir une liste élargie pour cette première ébauche. Nous sommes conscients que cette limite de 19 est arbitraire et qu’elle peut être challengée ;
3. Une fois la liste des joueurs figée, les items retenus pour apprécier la performance individuelle de chaque joueur sont : moyenne de points ; moyenne de rebonds ; moyenne de passes décisives ; moyenne de contres ; et moyenne d’interceptions ;
4. Pour chacun de ces items, un classement est établi et le « score brut » de chaque joueur sera la somme de leurs rangs pour chacun des items. Cela signifie que plus le « score brut » est petit et plus le joueur est mieux classé ;
5. Nous avons souhaité intégrer la notion d’impact sur le collectif dans cette appréciation individuelle. Pour ce faire, nous avons utilisé le « Plus/Minus » sous la forme d’un bonus-malus appliqué au « score brut ». La détermination de ce coefficient se fait de la manière suivante :
- on détermine la moyenne du « Plus/Minus » de ce classement de joueurs ;
- ensuite, on rapporte le Plus/Minus du joueur à cette moyenne ;
- puis ce coefficient permettra de connaître le bonus ou malus selon un barème qui est communiqué en bas du classement ;
- nous avons décidé de limiter l’impact à +/-20% car la partie « collectif » doit rester un élément mineur dans ce schéma ;
6. Le « score net » de chaque joueur est donc son « score but » multiplié par son bonus-malus ;
On vous présente notre classement :
Notre classement n’est pas très éloigné de celui de la ligue puisque Jokic qui est 1er sur nba.com, est deuxième chez nous derrière Giannis qui lui, est 3ème si on exclut Embiid. Ce qui conforte notre approche. Voici le Top 5 comparé :
Vous trouverez ci-dessous l’intégralité de notre classement avec l’ensemble des données qui ont été utilisées pour établir les scores de chaque joueur permettant ensuite de les classer :
Le « Plus/Minus » a un impact certain créant une différence notable entre le « Score brut » et le « Score net ». Prenons l’exemple de Victor Wembanyama. En intégrant la notion de « Plus/Minus », le français passe de la 18ème à la 27ème place. Cette variable permet de gratifier les joueurs impactants d’un point de vue du collectif.
Conclusion :
Cette démarche permet de se soustraire de l’intervention de votants et de se baser uniquement sur des chiffres révélateurs de la performance de chacun.
Avec cette approche et celle de la NBA, nous avons une certitude. Sauf accident, le prochain MVP ne sera pas américain. Il faut revenir six ans en arrière pour voir un certain James Harden lever le trophée de MVP. C’était en 2018. Les derniers lauréats depuis cette date sont deux fois Giannis Antetokoumpo, deux fois Nikola Jokic et une fois Embiid. Embiid ayant obtenu la nationalité française, on peut affirmer que les cinq derniers meilleurs joueurs du monde étaient européens.
Sources : nba.com